Photographe autodidacte, j’ai poussé mon premier cri, le premier jour de l’an 70 du siècle dernier.

Une quinzaine d’années plus tard, je pousse un deuxième cri en découvrant une étrange boite qui me permet de capturer sur un ruban en plastique, recouverte d’une non moins étrange substance, le monde qui m’entoure… Magique !


Sauf que, lorsque j’appui sur le déclencheur, le monde qui m’entoure est toujours là… rien ne manque… je n’ai rien capturé, rien pris… Au contraire, j’ai rajouté une chose qui n’existait pas avant…

J’ai fait Une Photographie !

Désormais…

Je dois la voir…

La lumière du monde s’est imprimée sur ma pellicule.
La lumière de la chambre noire va la libérer… Donner à voir la subjectivité de mon regard.

J’ai fait Une Photographie !

MAGIQUE…


Cette magie est toujours présente aujourd’hui...

J’explore la virtualité colorée de la photographie numérique, mais je reste totalement fidèle au bien réel film noir et blanc, aux boitiers tout mécaniques sans aucun automatisme aussi bien en format 24x36 qu'en 6x6.

Je trouve un immense plaisir au temps nécessairement long de la photographie argentique, de la prise de vue au tirage final, avec comme matière première un brin de lumière déposé sur quelques pixels ou quelques grains d’argent.

Je trouve un immense plaisir à chercher continuellement ce que je ne trouverai jamais.

Je trouve un immense plaisir à réinventer le monde, qui devient un peu le mien…